dimanche 7 octobre 2012

Tour Book Therion jour 2 et 3

JOUR 2.

Groningen. Arrivée dans les délais, soit vers 12H00. La loi du spectacle, c'est d'être là très tôt ; le tour manager sait alors que personne n'est susceptible d'être physiquement bloqué ici ou là, en chemin ; et donc tout va pouvoir tourner comme prévu... La salle est magnifique, c'est un amphithéâtre avec une scène sur vérins hydrauliques : on installe le matériel on stage au ras du sol et lorsque tout est OK, la scène s'élève alors d'un bon mètre.


JOUR 3.
Anvers : on est aujourd'hui en terre flamande. A se demander si Therion (comprendre Christofer Johnsson) ne s'est pas trompé d'adresse avec son beau nouvel album tout de français vêtu (« les fleurs du mal »). Apparemment, intelligent, le public local ne lui en tient aucunement rigueur et ne mélange pas querelle « ethnique » local et métal... 

Une anecdote, au passage : en fin de set de Therion, pendant le premier rappel du public, le chanteur, Thomas, et le guitariste, Christian, se précipitent backstage... Le premier se rend à un endroit où personne ne peut aller à sa place tandis que le second se jette sur son ordi/Wifi. Mais qu'est-ce qu'un prince du métal peut bien avoir à faire devant un ordi dans un moment aussi critique, alors que la salle s'époumone à demander le rappel du groupe ??? Consulter les mails de la banque, boursicotée, guetter un mail d'une admiratrice énamourée...??? Soudain, un hurlement ; notre homme ressort les bras en l'air, la gratte en bandoulière et le sourire jusqu'aux oreilles : « FOUR/ZERO !!! » et il repart en courant vers la scène... On comprend ensuite que tous les dimanches, son équipe de football fétiche argentine joue... 

Christian Vidal, en dépit de son nom est un bel argentin aux cheveux hyper longs auquel on peinerait à trouver un autre emploi que guitariste de métal tant il est magnifique dans ce rôle. Il est d'une gentillesse non feinte et très attentif aux autres (il échange des anecdotes avec tout le monde, même avec le personnel de service des endroits où nous sommes reçus et « nourris »). Il a une magnifique tenue de scène noire qu'il a fait faire sur mesure à Buenos Aires ; il ne lui manque qu'un splendide étalon noir, assorti, à chevaucher sur scène. Et chez Elyose, on n'est pourtant pas très clients des clichés métalleux, mais là, on aime, c'est le sans faute esthétique... On ne parlera évidemment pas de son niveau guitariste ni de ses compétences scéniques irréprochables. En fan de foot, il ne se déplace jamais sans son ballon de foot et dès qu’une pelouse est dispo à moins de 500m de la salle de concert, il recrute frénétiquement des amateurs pour se lancer dans des matchs improbables, les torses nus contre les textiles. Ghislain et Antoine (prof de sport) lui ont donné la réplique à Anvers. Bref, une jolie rencontre avec un vrai artiste doublé d'une belle personne.

Cette tournée pour nous est un laboratoire formidable : des salles entre 400 et 1000 personnes tous les soirs, un son de mammouth avec des moyens (mis à notre disposition) et une balance sonore impossibles à trouver dans des petites salles. Sur cette tournée, hors le fait de promouvoir notre musique, notre objectif est clairement de booster nos performances scéniques avec cette perspective quotidienne magnifique : tenir compte du show de la veille pour corriger, modifier, ajouter des éléments scéniques, et appliquer le tout....dès le concert du lendemain. Et ce, sur une vingtaine de dates. Donc on s'enregistre beaucoup et on débriefe, on analyse le soir au coin du feu (comprendre : pendant les déplacements de ville en ville, et dans les périodes de repos en backstage). Alors dans ce contexte, il y a parfois des concerts « référence », pour certains d'entre nous, après lesquels rien n'est plus pareil en termes d'aisance, d'appréhension (dans tous les sens du terme) de l'événement. Ce sera le cas de plusieurs d'entre nous sur ces trois premiers concerts. De bon augure à la veille de Paris même si on aurait évidemment préféré jouer en France réglés comme une machine de guerre en fin de tournée et non en début... Mais bon, pas de quoi faire la gueule tout de même.

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