JOUR 10.
Toulouse. Le Bikini est une splendide salle en banlieue toulousaine, dédiée aux soirées et aux concerts de tous poils. Tout (scène, loges, accès intérieurs, backstage, dépendances, circulation) y a été pensé pour faciliter la tâche de tous les intervenants d'un spectacle. Lorsque l'on bourlingue un peu de salle en salle de spectacle on voit assez rapidement la différence entre les salles réellement « dédiées » au spectacle, conçues-construites pour cette utilisation, hyper fonctionnelles, en général non située au coeur des villes, et celles où le propriétaire à racheté un bâtiment déjà existant pour le transformer tant bien que mal en lieu de spectacle, où rien, ou presque, n'est réellement ergonomique. Pour mémoire, le premier Bikini avait subi la catastrophe d'AZF de plein fouet en 2001 et le nouveau est né des cendres du premier, ailleurs, quelques années plus tard, vers 2007.
On est accueilli (comme des rois) à notre arrivée par des gars de l'assos SPM qui est organisatrice de l'événement (ciel !). Au premier coup d'oeil on comprend que l'équipe (tous en tshirts rouge), tous bénévoles, a visiblement l'intention que la soirée soit une réussite. Le bus tour de Therion est déjà dans la place, -c'est la règle- et leur matos déchargé, prêt à être monté. Petit (c'est une vue de l'esprit) brunch du matin en compagnie des musicos/chanteurs(teuses) de Therion qui finira par une impro de vieux standards jazzy américain par Thomas puis sa fille Linnéa, avec l'incroyable Stephan au piano. Un très bon moment face à d'authentiques artistes, si l'on en doutait encore. Et puis c'est toujours troublant de voir ensemble le talentueux Thomas et sa petite fillotte dont il ne peut renier la paternité vu à quel point elle lui ressemble.
Stefan est pour sa part sans doute le membre le moins intégré du groupe et sans aucun doute le plus « extra-terrestre ». Il est né en Suède d'un père marocain. Il a une forte (très) corpulence, visiblement parfaitement assumée, et une incroyable tignasse dread lockée qui le pose plus en musicien de reggae qu'en métalleux. En fait, c'est un pur musicien de jazz à l'origine, qui a commencé, accrochez-vous, par jouer de la guitare dans le style, assez virtuose, d'Ingwie Malmsteen. Avec un parcours pareil, le sieur ne pouvait évidemment pas être tout à fait ordinaire. Il a été appelé par Christofer Johnsson une semaine avant la tournée et a bossé tout le répertoire à l'arrache avant quelque répètes pour la mise en place. Il est doté d'un humour féroce et d'un franc parler à toute épreuve. En private joke, il ne cache pas sa surprise face au répertoire de Therion et notamment le chant lyrique qui y participe, ce qui est pour lui une quasi aberration (chacun son truc...). Il ne manque également pas de se moquer gentiment du big boss du band pour ses côtés un peu autoritaire et froideur scandinave. Sa vanne préférée, c'est s'adresser aux jolies filles, désolé, en ne leur laissant aucun espoir d'avancée sentimentale sur le thème du « we can only be friends » (« nous ne pourrons au mieux qu'être amis... »). Il baragouine également quelques mots de français, toujours les même, en s'adressant notamment aux femmes : « ma petite gauffre », « comment ça va ? », etc. Bref, pas vraiment un triste sire...
Donc pour ce retour en terre française, on avait l'ambition de mettre en pratique tout ce qu'on avait appris de nos 8 premières dates, après un set, disons « moyen », à Bilbao, la veille. Et ce fut au final un super super concert avec une ambiance de feu en fin de set, et le sentiment assez clair d'être « allé chercher » un public pas spécialement venu pour nous, qui s'est peu à peu laissé convaincre et emporté sur les terres d'Elyose. Un gros moment et sans aucun doute notre meilleur moment de scène depuis le début de la tournée, dans un endroit un peu magique pour le live et entouré d'une équipe prévenante comme jamais (presque de quoi être fier d'être français...). De très de bon augure avant notre date lyonnaise, autre échéance importante pour nous, petits frenchies, d'autant qu'Antoine jouera pratiquement à domicile...
J'oubliais : mention spéciale pour le repas du soir et les desserts, tous home-made par les membres de l'assos. En cours de repas, Thomas demandera l'attention de tous pour porter un toast en l'honneur de nos hôtes d'un jour et de leur cuisine.
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JOUR 11.
Relâche. Pour ce second jour « sans », avec au programme un simple déplacement de Toulouse à Lyon, nous sommes convenus avec nos potes d'Antalgia de nous arrêter en chemin pour visiter la citadelle médiévale de Carcasonne. Stéphan, le clavier de Thérion, envisagea un instant de se joindre à nous mais dut finalement renoncer faute de moyen de transport. Donc visite de cette splendide cité fortifiée au pays du cassoulet pendant trois-quatre heures, quelques emplettes, quelques photos dans ce cadre exceptionnel, restau collectif et nous reprendrons la route en milieu fin d'après-midi pour nous arrêter à Valence, au Sud de Lyon, après avoir flirté avec la Méditerrannée, du moins depuis l'autoroute. Ce soir on enregistrera audio-vidéo notre prestation de manière à encore et toujours améliorer le show ; on n'est là pour ça, comme expliqué précédemment.